lundi 11 avril 2016

Maxime Préaud / Fruits, légumes et pot-au-feu

Galerie l’Échiquier

présente


Gravures et peintures

Vernissage le jeudi 14 avril 2016 à partir 
de 18h30 en présence de l’artiste


Exposition du 16 avril au 15 mai 2016

Pot de pré-clôture le jeudi 12 mai 2016 à partir de 18H30


Subtils pot-au-feu

Le pot-au-feu de Maxime Préaud a des allures sages, il se glisse sous une couverture qui évoque les imagiers des années Trente, il se dit en alexandrins réguliers frappés des bons points des enfants modèles. Humble et pas tape-à-l’œil, le pot-au-feu de Maxime : carottes, oignons, poireaux et navets sont du marché, gros sel, cornichons, moutarde et bouteilles de vin viennent de l’épicerie du coin. L’épais torchon est à rayures supposées rouges. Certes. Mais attention, la subversion est subtile à observer ce poème où les techniques s’inversent –caractères d’imprimerie gravés à l’eau-forte mais légumes en linogravures monochromes qui s’égaient dans les marges. Les planches qui présentent les ingrédients de la recette, malgré leur apparente simplicité, sont moins bonhommes qu’il n’y paraît. Des vaches joliment paissant dans un pré ne sont cruellement qu’un « Bouquet garni et viande sur pied », car les bosquets où elles prennent ombrage sont des buissons géants de persil et de thym –quant aux feuilles de laurier qui encadrent la scène, le voisinage des clous de girofle ne laisse aucun doute sur leur destination. N’y a-t-il pas dans les autres planches une subversive ironie à consacrer de somptueuses gravures à l’eau-forte et au vernis mou à ces légumes du marché pourvus de toutes leurs fanes, oignons échevelés, pommes de terre terreuses ? A moins qu’il ne s’agisse d’une tendresse particulière pour ces humbles, comme Maxime Préaud en a aussi pour les fruits, souvent vivement colorés dans des linogravures à planche perdue, une poire toute seule mais avec toutes ses feuilles, une pomme toute simple, quand elles ne sont pas teintées de mélancolie ou accompagnées de ces crânes qui les transforment en vanités, nous renvoyant finalement aux derniers vers de son « Pot-au-feu » :

Si le clairet parfois pousse à la faute un peu
Je le bois en pensant, autant que je le peux,
A tous mes amis vifs et tous mes poteaux feus.

Claire Lesage – Paris, mars 2016 


16, rue de l’Échiquier, 75010 Paris. Tél : 06 82 85 32 30
 www.galerie-echiquier.comgalerie.echiquier@gmail.com


Ouvert samedi de 14h30 à 19h00,  
dimanche de 14h30 à 18h00, et aussi sur rendez-vous

 

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